La théorie de la connaissance selon John P. Manson se limite à trois
champs d'investigation : l'essence des choses, les faits et les concepts.
Introduction
1). L'essence des choses est inconnaissable, nous ne pouvons connaître
que l'expérience des faits au moyen de nos cinq sens.
2). La métaphysique s'attache à décrire ou définir l'essence des
choses au moyen de concepts, en cherchant s'il existe d'autres
réalités que la réalité perçue par nos sens.
3). Les croyances appartiennent aux concepts qui ne sont pas le
produit du raisonnement ni de l'observations des faits.
4). L'empirisme s'attache aux faits seuls.
5). La science, quant à elle, compare les faits avec des concepts
(théories). Les théories sont mises à l'épreuve des faits, et celles-
ci sont soient confirmées puis affinées, soient infirmées puis
abandonnées.
Propriétés
1). Le principe des idées est d'évoluer. Rien n'est immuable dans la
matière biologique et inerte, ni dans le langage.
2). L'être, la conscience et le langage sont UN. Considérer l'être et
le langage comme distincts entraine des absurdités comme le problème
de la séparation corps/esprit. Le langage est l'être.
L'être a pour définition ici le sujet doué de conscience.
3). Les faits seuls sont connaissables, pas l'essence des choses.
4). Le critère de vérité d'une théorie à partir de l'interprétation
des faits dépend des axiomes ou des postulats de la théorie
scientifique : la vérité scientifique d'un fait dépend de la logique,
et la logique dépend du langage, et le langage dépend des faits. C'est
circulaire.
5). La philosophie néopositive doit s'évaluer et évoluer avec les
nouvelles connaissances scientifiques, et la science doit se redéfinir
toujours au moyen de la philosophie épistémologique réactualisée par
le néopositivisme. Une science sans le recours à la philosophie est
condamnée (la science est une philosophie parmi d'autres), et une
philosophie sans les données de la science ne vaut rien.
6). Toute connaissance est un ensemble de propositions sensées,
concises et dont les définitions des termes élémentaires sont précises
et qui peuvent être reliées à d'autres concepts jusqu'à une limite qui
est la cause première. Tout ce qui est sans signification, fallacieux,
mal défini et abscons n'est pas une connaissance.
7). Est réel (existant) tout fait qui est concevable, perceptible
(sensible), réfutable (falsifiable) et connaissable. Est imaginaire ou
métaphysique (inexistante) toute chose qui est seulement concevable et
qui ne peut pas être connaissable par des faits (exemple : le néant).
Le concept d'une chose inexistante peut exister. Par exemple, le néant
est un concept existant, mais le néant n'a aucune réalité. D'autres
réalités dites métaphysiques pourraient exister a priori si elles ont
leur propre espace et leur propre temps, mais ces réalités sont
inconnaissables si elles ne font pas partie de notre réalité et
n'établissent aucune causalité commune avec notre réalité, ces autres
réalités n'existent que par rapport à elle-mêmes (dans leur propre
temps causal) mais pas par rapport à notre réalité qui a son propre
temps causal.
Inconnaissable et inconnaissance
L'inconnaissable concerne la métaphysique. L'autre facette de
l'inconnaissable est l'inconnaissance, terme désignant plus
précisément l'incapacité à comprendre des faits. Le monde connaissable
à travers des faits ne peut être compris par ceux qui sont livrés
depuis longtemps aux représentations et aux apparences dûes à une
mauvaise éducation ou habitude qui se base sur des interprétations
biaisées. Le connaissable n'est pas accessible à tous.
Conclusion
Ces idées étant fraîches, celles-ci sont susceptibles d'évolution, de
redéfinition, d'exploration, d'analyse, etc.