Certains auteurs éclairés par la foi écrivent ces mots :
La science actuelle qui utilise le mental réduit à lui même est incapable de répondre à toutes les questions alors que même à l'intérieur de ses propres limites, ses lacunes sont immenses. L'étude des phénomènes -qui ne se répètent jamais de façon identiques, réservant bien des surprises- lui donne déjà bien du fil à retordre ! Une certaine modestie l'incite à penser qu'elle s'en tiendra toujours à des vues fragmentaires, son ignorance s'amplifiant au fur et à mesure des recherches, et quand bien même, par un coup de baguette magique, les faits n'auraient plus de secret , elle saurait le comment d'une partie du tout et le pourquoi de rien.
Je réponds ceci:
La science actuelle ne répond pas à toutes les questions, c'est exact, mais ce qui fait la science c'est la compréhension du “comment ça marche”. C'est-à-dire que la science ne s'occupe que de l'étude des mécanismes qui gouvernent la nature : la matière, les mouvements, l'énergie, les forces ; bref, tout ce que les sens perçoivent. La science est, certes, incapable de répondre aux questions qui concernent le “pourquoi” des choses, parce que les cinq sens ne peuvent percevoir autre chose que ce que la science analyse. Hors du champ sensoriel, on ne peut rien dire sur l'existant ou l'inexistant, c'est la suspension du jugement, on ne peut rien affirmer, et on entre dans ce que l'on nomme des “réalités extérieures” qui appartiennent à la spéculation métaphysique. Le “pourquoi” revêt une nature métaphysique, et les réponses de la métaphysique se trouvent dans l'appréciation libre, artistique ou esthétique de chacun sans que l'on puisse utiliser la raison comme moyen d'exploration. Le philosophe Wittgenstein résume la métaphysique ainsi : sur ce qu'on ne peut dire, il faut le taire. En métaphysique, l'imaginaire et l'émotionnel prennent le pas sur la raison.
Le principe de la méthode scientifique se résume par l'étude rationnelle et empirique des faits, en réalisant des observations, des expérimentations selon une démarche objective.
Toute recherche extérieure au champ du mental est métaphysique. On quitte alors le domaine scientifique pour se tourner vers la philosophie ou la spiritualité. La science occupe un domaine clairement défini, et la spiritualité se dévoue à son domaine propre à elle-même. Bref, la science et la foi sont fondamentalement distinctes.
Oui, les lacunes de la connaissance restent immenses. La science nous livre des paradigmes temporaires : les théories scientifiques. La connaissance scientifique est relative, elle ne constitue pas une vérité absolue, et c'est ce qui la rend humble, par rapport à certains courants de pensée qui prétendent détenir des vérités absolues et définitives qui renferment l'Homme et son mental. La science n'est qu'un moyen pour acquérir des connaissances, c'est le meilleur moyen d'extrapolation que l'on connaisse à ce jour pour comprendre comment est l'univers. La science ne répond donc pas à des questions lacunaires qui portent sur les causes premières ou des concepts métaphysiques.
En ce qui concerne les phénomènes, il est faux de considérer qu'ils ne se reproduisent jamais à l'identique, sinon aucune expérience scientifique ne serait possible dans le moindre laboratoire. De nombreuses découvertes scientifiques, à travers le monde, témoignent de l'efficacité de la recherche expérimentale. La chimie moderne est née des travaux de Lavoisier au XVIIIe siècle, l'astronomie moderne s'est développée à partir des travaux de Copernic, de Galilée et de Newton. Pourquoi alors affirmer que les phénomènes ne sont pas reproductibles ? Ce serait renier l'histoire des sciences et méconnaître la science sur sa définition.
Des phénomènes comme la météorologie sont très difficiles à prédire, mais il ne faut pas confondre la non-reproductibilité avec l'imprévisibilité. Il existe des connaissances qui proviennent d'études scientifiques sur les phénomènes gouvernés par le hasard : la théorie des probabilité et la théorie du chaos. Par exemple la science connaît, à travers la physique, les propriétés des gaz au moyen de connaissances empiriques parfaitement démontrées et prouvées qui sont la thermodynamique et la dynamique des fluides.
De plus, de nombreuses sciences permettent de prédire des hypothèses vérifiables, c'est le cas de la mécanique céleste, de la mécanique quantique, de la théorie de la relativité d'Einstein. Mais le déterminisme est limité et ne s'applique plus dans des théories liées au hasard, comme la théorie du chaos ou le principe d'incertitude de Heisenberg.
L'ignorance de la science est bien loin de s'amplifier, c'est le contraire qui se réalise : on en apprend de plus en plus chaque jour en sciences, et les publications scientifiques en témoignent. S'il y a une ignorance à plaindre, c'est celle professée par l'obscurantisme lié au spirituel qui maintient des dogmes complètement dépassés par l'évolution de la société. Et s'il y a un manque de modestie à plaindre, c'est bien celui de la religion qui prétend, elle, détenir les vérités ultimes et absolues, lesquelles sont impossibles à prouver par ceux qui les proclament. Bref, les religions sont mal placées pour donner des leçons à la science.
Soyons clairs sur une chose : la science ne s'occupe pas du spirituel car ce n'est pas son domaine, et le spirituel n'a pas à s'inoculer dans la science. La foi est une affaire personnelle et la science n'a qu'elle-même.