L'économie de la santé peut être considérée comme un domaine appliqué de la science économique générale. Elle emprunte ses concepts théoriques de référence à quatre principaux domaines : l'économie de l'assurance, l'économie industrielle, l'économie du travail et l'économie publique, auxquels il faut ajouter l'économie du développement pour les travaux concernant la santé dans les pays du Tiers Monde (dont le cas ne sera toutefois pas spécifiquement abordé dans la suite de cet article). À partir des années 1960, l'économie de la santé s'est progressivement constituée en sous-discipline scientifique, dotée d'un important degré d'autonomie. Elle a ses spécialistes, regroupés dans l'Association internationale d'économie de la santé (I.H.E.A.), ses congrès et ses revues propres (notamment le Journal of Health Economics et Health Economics). Elle entretient un dialogue systématique avec les autres domaines de la science économique, d'une part, et les différentes disciplines (biologie, clinique, épidémiologie, sciences humaines et sociales) qui s'intéressent à la santé des individus et des populations, d'autre part. Avec un succès divers, et parfois mitigé, selon les pays et selon les moments, les résultats de ses recherches exercent une influence sur les décisions en matière de politiques de santé publique et de réformes de l'organisation des systèmes de santé et d'assurance-maladie, ainsi que sur les comportements, voire la culture, des professionnels (médicaux ou non) qui interviennent dans ces systèmes.
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